L’Église catholique du Myanmar appelle à déposer les armes après un massacre de chrétiens la veille de Noël

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L’Église catholique du Myanmar a lancé un appel à mettre fin au conflit qui oppose la junte militaire à la population civile depuis plusieurs mois. Une déclaration qui fait suite au massacre d’au moins 35 civils chrétiens dans l’État birman de Kayah, la veille de Noël. 

Lors de notre rétrospective de l’année 2021, nous avons proposé un point sur la situation du Myanmar. Malheureusement, un nouveau drame est survenu la veille de Noël.

Le 24 décembre, 35 civils tous chrétiens, dont des femmes et des enfants, ont été tués par les militaires de la junte dans le village de Mo So situé dans l’État de Kayah, une région de bastion catholique dans l’est du Myanmar. Leurs corps ont ensuite été incendiés.

Un drame qualifié d' »atrocité déchirante et horrible » par le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon et président de la Conférence des évêques du Myanmar le 27 décembre.

« Le fait que les corps des personnes tuées, brûlées et mutilées, aient été retrouvés le jour de Noël rend cette épouvantable tragédie encore plus poignante et écoeurante », a-t-il déclaré, ajoutant que « tandis que la majeure partie du monde célébrait la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, les habitants du village de Mo So ont subi le terrible choc et la douleur d’un acte d’inhumanité scandaleux ».

Aux côtés d’évêques, de prêtres, de religieuses et de responsables laïcs, il lance un appel à mettre fin au conflit et à déposer les armes, relayé par l’Agence Fides.

« Je demande à tous ceux qui possèdent des armes à feu de les déposer. Je demande instamment à l’armée du Myanmar, la Tatmadaw, de cesser de bombarder et de prendre pour cible des personnes innocentes, de cesser de détruire des maisons et des églises, des écoles et des cliniques, et d’entamer un dialogue avec le mouvement pro-démocratique et les groupes ethniques armés. J’appelle également les groupes armés et les forces de défense du peuple à reconnaître que les armes ne résolvent pas la crise, mais la perpétuent, causant plus de morts, plus de faim, avec des conséquences dévastatrices pour l’éducation de nos enfants, notre économie et notre santé. »

« Il y a un besoin urgent de faire la paix et de tracer ensemble un nouvel avenir de liberté avec justice, vérité et réconciliation », continue le Cardinal.

Un appel à mettre un terme au conflit qui, selon UCA News, intervient quelques jours après que l’archevêque de Yangon ait reçu le chef de l’armée birmane Min Aung Hlaing pour Noël dans sa maison, le 23 décembre. Le média rapporte que le cardinal a été extrêmement critiqué pour cette rencontre par plusieurs groupes catholiques ainsi que par des non-chrétiens.

Selon la Chin Human Rights Organisation (CHRO), une nouvelle attaque de l’armée a eu lieu le 30 décembre contre deux autres églises dans la ville de Thantlang. Il s’agit de l’église des Assemblées de Dieu et d’une église appartenant à l’Association des églises baptistes. Elles ont été incendiées par les soldats de la junte.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / R. Bociaga

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